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A quoi rêvent les apprentis paysans?

Nous finissons cette série “Qui nourrira la Suisse demain?” par la relève. Elise, Martin, Lou et Fabian se sont lancés dans la voie agricole. Une carrière qui n’est pourtant pas réputée pour sa facilité, mais intéresse de plus en plus les jeunes. Qui sont ces jeunes apprentis qui rempliront demain les étals de nos marchés?

Fabian et Elise, 19 et 19 ans. DR
Fabian et Elise, 19 et 19 ans. DR

L’amour pour l’agriculture ne faiblit pas, à en croire la hausse des CFC délivrés chaque année en Suisse. Que ce soit pour cultiver des légumes ou élever des vaches laitières, les jeunes n’ont pas peur d’enfiler les bottes pour réaliser un métier réputé pour sa rudesse et son caractère prenant. Pourquoi ces agricultrices et agriculteurs en herbe se sont-ils engagés dans cette voie, et comment le vivent-ils? Et de quoi rêvent-ils? Éléments de réponse au détour d’un marché ou d’une pause sur l’exploitation.

Elise, 19 ans

Elise effectue son apprentissage en maraîchage biologique dans les Jardins de Courtemelon, rêvant de partir ensuite dans le Nouveau monde. | Heidi.news/Nina Schretr
Dans les Jardins de Courtemelon (JU), Elise rayonne. Du haut de ses 19 ans, la tête brune s’affaire en ce mois de septembre à mettre en place l’étal de légumes bio pour le marché de l’après-midi, sous le regard des deux co-responsables de sa formation pratique. Entre les cagettes et la brouette, l’apprentie en deuxième année prend quelques minutes pour discuter. «Avoir les mains vers la terre, pour maintenant et pour le futur», confie-t-elle dans un sourire. Sa matu décrochée à Porrentruy, Elise se tourne donc vers la doucette et les tomates. Quand cette Jurassienne sera diplômée de l’école d’agriculture de Courtemelon, elle tentera sa chance au Canada, comme des milliers d’autres avant elle. «Apparemment, ils font des trucs chouettes là-bas.» Ou en Amérique du Sud, où «il fait plus chaud». Elle n’est pas très sûre. L’essentiel, c’est «de voir ce qu’il se passe ailleurs».

«Je ne créerai pas ma ferme!»

Un principe semble déjà gravé dans le marbre: elle ne créera pas sa ferme. «Ah non! rit-elle. Je n’ai pas envie de me retrouver à travailler seule ou à deux, c’est beaucoup de stress, de l’énergie… il faut se donner à 100%.» Encore que, gérer une ferme collective, l’optique n’est pas pour lui déplaire.

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