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La Suisse réforme sa formation des paysans – pas assez bio jugent les critiques

Inchangé depuis des lustres, le cursus des apprentis agriculteurs doit évoluer en 2026 vers «davantage de durabilité». Mais il s’agit de petites touches: il n’y aura pas de filière purement bio ni de formation au micro-maraîchage, qui passionne pourtant les jeunes.

Un jeune homme se prépare à décorer une vache avant la désalpe des "Fruitières de Nyon" à Arzier, en septembre 2018. (KEYSTONE/Valentin Flauraud)
Un jeune homme se prépare à décorer une vache avant la désalpe des "Fruitières de Nyon" à Arzier, en septembre 2018. (KEYSTONE/Valentin Flauraud)

C’est un des diamants suisses, qui va être retaillé. Notre pays est à juste titre fier de sa formation duale, un modèle qui s’applique notamment aux métiers de la terre, dispensant à l’issue de trois ans d’apprentissage un CFC d’agriculteur – voire une formule plus courte en deux ans couronnés d’une AFP d’agropraticien. Après des décennies d’immobilisme, ce cursus est en cours de révision. Laquelle apparaît plus nécessaire que jamais: la crise de la biodiversité, le changement climatique, les avancées technologiques ou les nouvelles habitudes de consommation appellent à une refonte radicale d’un système qui n'a été soumis précédemment qu’à une harmonisation au niveau fédéral – et qui reste obligatoire pour qui veut avoir droit aux paiements directs de la Confédération.

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Dans les grandes lignes, il s’agit de «rester le plus généraliste possible, une des forces du système suisse étant d’avoir une certaine modularité tout au long d’une carrière», note Loïc Bardet, directeur d’Agora, l’organisation faîtière de l’agriculture romande et président de la commission chargée de la réforme – entité baptisée de l’acronyme vaguement orwellien d’OrTra AgriAliForm. Cette commission regroupe un délégué par corps de métier, des représentants de l’Union suisse des paysans (USP), d’Agora et de Bio Suisse, ainsi que du SEFRI, le Secrétariat d’Etat à la Formation, la Recherche et à l’Innovation.

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Un des objectifs de ce vaste chantier – une quarantaine d’ateliers ont abouti à la rédaction d’un plan de formation de quelque 200 pages – est d’axer davantage la formation sur la durabilité. Les objections ont été examinées en novembre 2023 par le comité de l’OrTra, puis seront soumises à la consultation du SEFRI début de cette année pour une entrée en vigueur à la rentrée 2026...

En classe bio, ils risque de dire «rien à f…»

Mais encore? La réforme à venir entraînera la diminution du nombre de CFC, qui passeront à 4 au lieu de 6 actuellement – soit agriculteur, maraîcher, arboriculteur et viniculteur – les précédents CFC de viticulteur et de caviste ont été regroupés dans cette dernière filière, alors que la formation des futurs aviculteurs est intégrée au CFC d’agriculteur.

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