[VIDEO] La Suisse mange trop de sucres ajoutés, mais on peut faire sans

Les bonbons, les sodas, les yaourts aux fruits, le ketchup, la sauce salade, les lasagnes toutes prêtes, le jambon et même les sticks de poissons… Tous contiennent des sucres ajoutés. Et c’est un problème de santé que l'on explore dans ce dernier épisode de PopScience.

«En Suisse, une personne sur deux consomme trop de sucres ajoutés», nous dit le programme Maybelesssugar. Selon DiabèteVaud, la consommation quotidienne de sucres ajoutés en Suisse dépasse les 110 grammes. Les conséquences sur notre corps peuvent être multiples. Une trop grande consommation de sucre peut:

  • augmenter les risques de diabète de type 2, d’obésité, de maladies cardiovasculaires et d’autres maladies chroniques,

  • provoquer de la fatigue rapidement après avoir eu un boost de sucres rapides,

  • amener des fringales dans la journée,

  • détériorer les dents,

  • et enfin, les sucres peuvent faire prendre du poids.

Idéalement, on devrait consommer au maximum chaque jour:

  • 50 g de sucres ajoutés pour un adulte. C’est 12,5 morceaux de sucre. Soit plus de deux fois moins que la consommation actuelle.

  • 30 g de sucres ajoutés pour un enfant. C’est 7,5 morceaux. Un vrai défi quand on sait que 94% des produits à destination des jeunes contiennent trop de sucres ajoutés.

Toutefois, il est difficile de se rendre compte de ce que 12,5 morceaux de sucre représentent concrètement. Voici un exemple: un yaourt aux fruits, c’est déjà 4,5 morceaux de sucre. Ajouté à cela un jus de fruits transformé, et ce sont déjà plus de neuf morceaux de sucre qui sont ingérés. Avec cette consommation, un enfant aurait déjà dépassé la limite, sans même avoir consommé de ketchup, de sucreries ou de sodas.

Mais au fait, c’est quoi un sucre ajouté? Un sucre ajouté est un ingrédient constitué en partie, ou totalement, de sucre. On l’ajoute à un aliment pour lui donner un goût sucré, mais pour apporter du volume ou de la texture également. Il existe plein de molécules différentes:

  • sucrose,

  • fructose,

  • glucose,

  • dextrose,

  • saccharose,

  • sans oublier les sirops.

Quelles sont les alternatives. Si on prépare un gâteau avec du sucre de canne à la place du sucre blanc, est-ce meilleur pour notre santé? Pas vraiment, car cela reste du sucre. Promotion Santé Suisse le dit:

«Les aliments naturellement sucrants sont tout aussi riches en calories et cariogènes (générateurs de caries, ndlr.) que le sucre cristallisé.»

Pour le corps, un sucre industriel a le même impact qu’un sucre naturel, bio, fairtrade, etc. Donc le sucre de canne bio, le miel, le sirop d’érable ou de betterave, eux aussi sont à éviter pour la santé, de même que les jus de fruits: vous saviez que le jus de raisin contient beaucoup plus de sucre qu’un Coca-Cola?

L’intérêt de choisir des alternatives au sucre blanc raffiné, sera davantage au niveau de l’environnement et des préférences gustatives.

Et si la solution, c’était les édulcorants? Vous voyez, l’aspartame, le cyclamate, la saccharine, l’isomalt, le sorbitol, le xylitol, les glucosides de stéviol? On les retrouve dans les chewing-gums, la gélatine, jusqu’aux crèmes glacées… Leur intérêt reste limité puisqu’il n’y a pas de consensus sur leurs bénéfices pour la santé à long terme. Certes, ils contiennent moins de calories, mais ils favorisent une accoutumance au goût sucré. En d’autres mots, avec eux, on n’apprend pas son palais à se détacher du goût sucré. En plus, l’aspartame est «peut-être cancérogène pour l’homme» selon l’OMS – même s’il faudrait plus de neuf canettes par jour pour dépasser la limite recommandée.

Et que dire des produits en vogue sur Instagram qui contiennent des sucres à index glycémiques (IG) bas? Déjà, cet indicateur n’a rien à voir avec la quantité de sucre, mais la vitesse avec laquelle ils seront métabolisés dans le corps. Une pomme et une banane qui contiennent la même quantité de sucre peuvent avoir un IG différent. Et en dehors de la perte de poids, l’utilité des IG bas pour la santé ne fait pas consensus au sein de la communauté scientifique.

Alors, on fait quoi maintenant? Vous l’aurez compris, la solution avec le sucre, ce n’est pas de «remplacer», mais «réduire». La règle c’est que moins il y a de sucre, mieux c’est.

Voici quelques conseils:

  • remplacer les sodas par de l’eau de temps en temps,

  • diluer les jus de fruits avec de l’eau,

  • plutôt que le yaourt aux fruits, privilégier un yaourt nature auquel on mélange quelques fruits frais,

  • et évidemment limiter les sucreries comme le chocolat et les bonbons.

En cuisine, il y a aussi quelques moyens pour réduire les sucres:

  • dans des recettes de gâteau, mettre moins de sucre que ce qui est indiqué dans la recette,

  • choisir des fruits bien mûrs, qui auront plus de saveurs,

  • remplacer le sucre par de la banane écrasée ou une compote de pommes. Oui, ils contiennent du sucre, mais aussi des fibres, bénéfiques pour la santé,

  • utiliser des épices: cannelle, gingembre, cacao, mais aussi des noix, pour rehausser les saveurs et la texture.

Pour d’autres conseils, vous pouvez aussi aller sur Maybelessugar, un site piloté par l’association de patients Diabètevaud, afin d’aider les gens à diminuer leur consommation.