Comment l'exposition au bruit affecte notre santé [VIDEO]

Un voisin qui fait du bruit tard le soir, des voitures qui klaxonnent, des travaux qui s’éternisent… Le bruit tape aussi si bien sur nos tympans que sur nos nerfs, avec de sérieux effets sur la santé. Parmi les solutions pour s'en protéger, les arbres. Un épisode de PopScience réalisé en collaboration avec Antoine vs Science

En Suisse, le bruit est réglementé. On ne peut donc pas émettre les décibels que l’on veut, quand on veut, où on veut. Et derrière l'ordonnance sur la protection contre le bruit (OPB), il y a un objectif clair: limiter la pollution sonore qui gagne du terrain.

Si le sujet est pris au sérieux, c’est parce que l’exposition chronique au bruit génère ou accentue tout un tas de problèmes de santé:

  • nervosité,

  • fatigue,

  • hypertension,

  • maladies cardiovasculaires,

  • troubles de la concentration,

  • baisse de la mémoire à long terme chez les écoliers,

  • troubles de la communication,

  • ou encore tendance à l'isolement.

Et notre oreille. En plus de jouer sur notre santé de façon générale et limiter notre nombre d’années de vie en bonne santé, il faut aussi mentionner qu’une exposition prolongée au bruit affecte aussi… notre oreille. Par exemple, une cour de récré, c'est à peu près 80 décibels (dB). S’exposer trop souvent à cette intensité peut provoquer une légère perte d’audition. Mais un concert ou une boîte de nuit, c’est à peu près 110 dB. Là, si on s’expose trop, on risque plutôt des acouphènes ou même la surdité.

En Suisse, on estime qu’une personne sur sept est gênée par le bruit, principalement celui qui nous vient de la circulation routière. Comme on peut s’en douter, cette pollution sonore concerne surtout la population urbaine.

Comment les arbres peuvent nous aider ? Quelles sont les solutions qui s’offrent à nous? Si la loi encadre le niveau de bruit autorisé, il en faut bien plus pour le réduire efficacement. Doit-on supprimer toutes les voitures et tous les aéroports? Évidemment, ce n’est pas si simple. Il existe d’autres solutions:

  • On peut réduire l’émission du bruit, par exemple en limitant la vitesse sur les routes, en utilisant des revêtements spéciaux, des rails plus silencieux ou en réglementant le trafic aérien.

  • On peut bloquer la propagation du bruit, notamment en pensant l’architecture de telle sorte que les bâtiments absorbent le bruit. Les murs anti-bruits, affreux mais efficaces, sont aussi une option.

  • Enfin, on peut essayer de réduire le bruit à la réception avec de bons isolants phoniques et des matériaux absorbants.

Mais là, nous n’avons pas encore parlé d’une solution originale et naturelle: les arbres! Quiconque a déjà grimpé aux branches sait qu’on se sent comme dans un petit cocon là-haut, et ce n'est pas un hasard. Les branches et les feuilles absorbent efficacement les hautes fréquences, et les troncs se chargent des moyennes fréquences. Mais ce qui atténue encore plus les bruits, c’est le sol meuble d’une forêt, qui absorbe les sons au lieu de les réverbérer.

On peut donc planter des arbres pour absorber le bruit au niveau de la route ou au niveau des habitations. Et c’est sans parler des nombreux autres bénéfices d’un paysage arboré sur la santé des citadins:

  • baisse de la mortalité,

  • baisse du stress,

  • baisse des naissances prématurées,

  • baisse de la criminalité,

  • stimulation de l’économie...