Le climat fait évoluer les animaux plus vite que les Pokémon [VIDEO]

Des ours au régime sec, des oiseaux avec des becs plus larges... Le climat a des effets sur l'évolution des animaux à très court terme, explorés dans ce nouvel épisode de PopScience.

Dans PopScience, on utilise la Pop Culture pour expliquer la science. Parfois, elle a un coup d’avance. C’est ce qu’ont remarqué des scientifiques: les animaux évoluent. Et pas seulement au fil de millions d’années de cycles de reproductions successifs, mais aussi à cause du climat.

L’évolution, c’est quoi? Le fait que les animaux évoluent, c’est pas bien nouveau et ce n’est pas réservé aux Pokémon. Pour faire simple: lors de la reproduction d’une espèce, des différences peuvent apparaître:

  • un bec plus court,

  • un cou plus long,

  • des oreilles gigantesques.

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Parfois, ces différences peuvent être un avantage. Et quand c’est le cas, ces animaux évolués se reproduisent et propagent leur nouvelle forme. Les autres, moins adaptés, survivent et se reproduisent moins bien. C’est la sélection naturelle.

L’évolution et le climat. L’adaptation par la sélection naturelle se fait par rapport à l’environnement. Et vous me voyez venir, le changement climatique aussi affecte la faune, de différentes façons:

  • Il y a ceux qui migrent vers des régions plus fraîches,

  • ceux qui adaptent leur reproduction ou leur migration

  • et il y a ceux qui évoluent en modifiant, par exemple, la taille des parties de leurs corps par exemple.

C’est le résultat d’une étude publiée en 2021, par des biologistes australiens. Ces chercheurs ont démontré que la queue, les oreilles ou les becs, qu’on appelle les appendices, avaient tendance à devenir de plus en plus gros.

Par exemple:

  • chez certains perroquets australiens, la taille du bec a augmenté de 4 à 10% depuis 1871,

  • on a observé des souris avec des oreilles plus grandes que leurs ancêtres,

  • et des chauves-souris avec des ailes plus longues.

Ces résultats viennent globalement confirmer les théories d’un célèbre zoologue de la fin du 19e siècle, Joel Asaph Allen. D’après la règle empirique qui porte son nom, plus une espèce vit sous un climat chaud, plus elle tend à posséder de longs appendices.

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Le changement climatique joue aussi un rôle sur la taille des corps.  Une étude américaine de 2019 a étudié la taille de 70’000 oiseaux migrateurs, sur quarante ans. Résultats: les corps deviennent de plus en plus petits, mais l'envergure de leurs ailes est plus grande. Pourquoi? Parce que c’est plus efficace pour refroidir leur température corporelle.

De leurs côtés, les ours polaires aussi sont au régime sec à cause du climat. L'ONG Polar Bear International a surveillé les habitants des banquises, en particulier les femelles. La hausse des températures dans ces régions polaires affecte leur gabarit, elles ont perdu en moyenne 65 kg et 5 cm entre 1980 et 2010.

Les prédictions. Et les prochaines évolutions? En 2020, des biologistes s’étaient essayés au difficile exercice de la prédiction. Ils ont voulu savoir à quoi allait ressembler la faune du futur. Par exemple, ils ont estimé que si la planète se réchauffait de 5 degrés:

  • les rats auront des queues plus longues de 2,5 mm,

  • les oiseaux, des becs plus larges de 20 à 70%,

  • et que la couleur de certaines espèces de chouettes sera plus foncée.

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Par contre, si ces changements d’environnement arrivent trop vite, et que les espèces n'ont pas le temps d'évoluer pour survivre, ce sont les conditions parfaites pour une extinction de masse.