Le nouveau pari de Heidi.news

Après quelques inquiétudes en mai sur l’avenir de Heidi.news, voici des précisions sur le nouveau pari éditorial de notre jeune média, que nous sommes confiants de pouvoir tenir.

Heidi dans le dessin animé «Heidi, fille des Alpes», d’Isao Takahata, 1974. | DR
Heidi dans le dessin animé «Heidi, fille des Alpes», d’Isao Takahata, 1974. | DR

Chère lectrice, cher lecteur. Il y a très longtemps, en 2018, dans la première newsletter que je vous envoyais pour lancer Heidi.news l’année suivante, je vous disais qu’une des raisons de créer ce nouveau média était la disparition de plusieurs titres en Suisse romande, ainsi que la fragilité des autres. J’écrivais:

«La moitié des titres pour lesquels j’ai travaillé sont morts: le Journal de Genève, le Nouveau Quotidien et L’Hebdo. Parmi les autres, Le Temps a souffert d’importantes réductions d’effectifs alors que Le Figaro et Le Monde, que j’ai quitté au début de cette année pour lancer cette nouvelle aventure, se portent mieux. Mais tous trois ont connu des transformations qu’il était impossible d’imaginer lorsque j’ai commencé ce métier comme reporter freelance, l’année de la chute du mur de Berlin.»

Une situation délicate

Cinq ans plus tard, c’est au tour de Heidi.news de connaître d’importantes transformations. Entre-temps, deux médias gratuits et financés par la publicité sont apparus en ligne, Blick et Watson. On leur souhaite le meilleur, mais la situation des autres reste délicate malgré la création en 2019 d’une fondation, Aventinus, qui avait pour but de «soutenir et stimuler l’existence d’une presse et de médias autonomes, diversifiés et de qualité». Cette fondation est propriétaire du Temps, lequel est depuis deux ans l’actionnaire principal de Heidi.news.

A partir de cet été, nous allons donc nous recentrer sur un format, les Explorations, ces récits au long cours, enquêtes et reportages, ainsi que deux newsletters: Le Point du jour chaque matin à 6h, qui va continuer de faire, d’Extrême-Orient en Amérique, le tour du monde chaque semaine, et Heidimanche, le week-end.

Court et long

C’est un pari: avec une équipe réduite, vous offrir du court avec les newsletters et du long avec les Explorations, avec moins de formats intermédiaires. Dit autrement:

  • prendre le temps avec Le Point du jour de vous en faire gagner;

  • prendre le temps avec les Explorations que les autres médias n’ont plus pour aller au fond d’un sujet.

C’est une petite Heidi un peu inquiète qui illustrait, fin mai, les nouvelles que je vous donnais de Heidi.news. Elle peut retrouver son sourire: il y a aussi de bonnes nouvelles!

Notre dernière revue, sur l’histoire de l’Ukraine, nous a valu beaucoup de compliments de votre part, lectrices et lecteurs, et connaît un certain succès en librairie (elle est chez Payot, en plus d’être sur notre site). La prochaine, en septembre, rassemblera nos derniers reportages en Palestine et en Israël, dans un format audacieux que nous vous laisserons découvrir.

Sus à la quantité

Quant au financement participatif lancé pour notre grande enquête sur l’usage de vos données personnelles en Suisse, c’est aussi un succès: avec plus de 330 donateurs, il s’approche du but de 40’000 francs et va nous permettre de pousser des portes qui ne s’ouvriront pas toutes seules. Plusieurs enquêtes genevoises sont aussi dans les tuyaux, vous en saurez davantage prochainement.

L’essentiel, pour nous, ce n’est pas la quantité d’articles publiés (plusieurs d’entre vous nous ont dit ne pas pouvoir tout lire) mais de garder le ton du média, direct, parfois impertinent, et surtout la pertinence d’une production choisie, qui s’appuie sur votre curiosité et votre besoin de comprendre. Nos interactions avec vous nous donnent confiance en ce pari.